Mais pourquoi les écoles brûlent ?

Il y a un peu plus de quinze ans, sans être politologue, on pouvait déjà présager de ces explosions de violence.

L'évolution de la société militait ouvertement dans cette voie et il suffit de voir ce qui se passe aux Etats-Unis pour perdre ses illusions : beaucoup de ce qui arrive chez-nous s'y est produit quelques années auparavant...

Et puis, il y a l'incurie de nos politiques, la perte totale des idéologies, des repères, des valeurs... Et çà n'est pas nécessairement la faute de Mai 68, comme d'aucuns voudraient le faire croire.

Du pain et des jeux... Parallèlement à des émissions de qualités, mal ou insuffisamment distribuées dans les sacro-saintes grilles du P.A.F., le public est tiré vers le bas avec toutes ces foutaises télévisuelles qui glorifient argent et célébrité, comme du shampoing ou des croquettes pour chat...

Comme si cela pouvait constituer un but dans une vie...

Le contexte économique rajoute à la soupe : mondialisation, délocalisations...

Et les pertes d'emploi atteignent davantage les banlieues dortoirs -qui tiennent davantage du clapier pour lapins- où se concentrent évidemment les bas revenus... les très bas revenus...

Et l'école dans tout cela ? Echec. Echec et Mat : elle ne favorise plus de liens sociaux.

Plus d'intégration : les meilleurs éléments (?) rejoignent le privé, quand les parents le peuvent (et la religion n'a rien à voir dans ce choix, messieurs les prosélytes).

Plus de promotion sociale... Echec dont sont responsables nos politiques -pompiers pyromanes- et notre haute administration, qui infantilisent conjointement de plus en plus les enseignants... Et qui pondent sans tenir compte de leur expérience du terrain des programmes inadaptés... Ces hommes et ces femmes en perdent la motivation généreuse et sacerdotale qui les animait.

Voilà comment l'on fabrique de l'exclusion à l'autre bout de la chaîne...

Voilà, brièvement, tout un ensemble de raisons qui font que ça pète aujourd'hui ! Personne ne peut plus s'étonner que l'on brûle des écoles.

Demain, viendra sans doute le tour des bibliothèques...

Des solutions ? Sûrement ! Sans prétendre détenir La solution miracle, il n'en demeure pas moins que des classes moins chargées faciliteraient la concentration des élèves. Pourquoi, sous prétexte d'une baisse démographique, a-t-on diminué les effectifs du corps enseignant ? Sous l'unique arbitrage budgétaire. C'est à dire que l'on a fait des choix pénalisant l'enseignement... Choix que l'on paie à présent au prix fort !

Autrement, d'autres pistes pourraient encore faire l'objet d'une exploration.

Ainsi, pourquoi ne pas laisser le temps qui convient pour l'apprentissage ?

Il en est qui apprennent très vite (peu nombreux : les enfants dits précoces), d'autres qui ne réclament ni plus ni moins de temps qu'aujoud'hui et une troisième catégorie qui mérite qu'on lui en consacre bien davantage...

Chacun doit avoir sa chance. N'est-ce pas cela, finalement, la véritable égalité républicaine ???

un autre point de vue ?