Faut-il tirer à boulet rouge sur les bio-carburants ?
photo © Yvan Lemeur *
Parmi les
écologistes il est des voix qui s'élèvent et affirment douter de "l'essence
verte".
Elle permet d'émettre moins de gaz à effet de serre, c'est
indéniable... mais qu'en est-il aujourd'hui de la culture intensive de blé,
de betteraves ou de colza ? Sont-elles sans conséquences pour
l'environnement ? Les méthodes employées par nos agriculteurs, sous la
pressions des lobies agro-industriels, générent une pollution de la terre,
des nappes phréatiques, des cours d'eau, du littoral... Ne faudrait-il pas
amorcer à la base une véritable révolution ?
Question subsidiaire :
la France dispose-t-elle, au final, de toute la surface cultivable
nécessaire pour alimenter les réservoirs des quelques trente-six millions de
véhicules circulant aujourd'hui ?
Ce substitut nous offre également
l'opportunité d'alléger notre dépendance au pétrole. Pas de nous en
affranchir.
Le développement des bio-carburants doit être développé,
certes, mais pas n'importe comment.
D'après Jean-Marc Jancovici,
expert énergétique, la consommation mondiale de biocarburants représente
aujourd'hui un équivalent pétrole de quinze millions de tonnes par an. Ceci
n'est pas négligeable, même s'il convient de signaler que la consommation
pétrolière mondiale avoisine annuellement 3 500 millions.
Une goutte
d'eau. Sans doute faut-il en chercher d'autres encore, pour former un
ruisseau, puis une rivière...
Mais il ne faut pas pour autant négliger les
bio-carburants.
Et à la pompe ? Qu'est ce que çà change pour
l'automobiliste, obnubilé par l'augmentation du prix du carburant ?
Bio ou
pas, dans le contexte actuel, il faut bien reconnaître que l'on risque de ne
pas y voir de grand bouleversement... Selon les experts, il faudrait que le
prix du baril se fixe autour de 65 $ pour entraîner des répercussions
sensibles.
Mais il importe d'apprendre à consommer autrement pour alléger
les charges pesant sur notre planète.
L'essence-verte, E.85*, devrait donc
bénéficier de mesures d'accompagnement, incitatives*.
Pourquoi ne pas
envisager des droits de stationnement réduits, une exonération totale ou
partielle de la taxe sur les cartes grises ou autres gestes tout aussi...
sympathiques ?
De quoi rendre populaires nos législateurs
!