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...avec ou sans sucre ?
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9 février 2006

Un Ping-pong créatif !

Nous livrons ici un commentaire de Ange *, qui mérite à notre sens de se transformer en billet. Il constitue une suite à "l'intelligence du coeur" :

"Salut Cath et Vincent !

Voilà, j’arrive…j’ai suivi « le canal » et je prendrais bien maintenant un café chaud… sans sucre …avec un petit zeste d’ «intelligence du cœur » !
Le temps d’une pause…je vais vous raconter une expérience vécue :

En classe de dessin , avec des 4ème (une bonne trentaine d’élèves), je proposais une séance de travail sur l’abstraction géométrique et plus particulièrement sur les notions de rythmes et de couleurs. J’avais choisi une œuvre de Mondrian : Brodway boogie woogie.

Nous étions dans une classe avec des tables (sorte de pupitres anciens, hauts sur pattes !) disposées en U, et sur chacune d’elles était fixé un casier sur toute leur longueur. Ces rangements étaient en contreplaqué de faible épaisseur, chacun d’eux cloisonné en cases pour y loger matériel et matériaux.
Alors que j’animais cette sensibilisation à l’art , deux des jeunes de la classe ne cessaient de s’amuser avec une balle de ping-pong qu’ils faisaient rebondir sur les casiers.. A l’évidence, ce que je disais (ou la manière dont je le disais) ne les accrochait pas !

Je me suis lentement approché d’eux, et je leur ai demandé de bien vouloir me faire plaisir….et de recommencer à tambouriner sur les casiers avec leur balle ! j’ai sollicité du reste de la classe le silence pour écouter les sons obtenus par les rebondissements soit sur le fond des cases, soit leurs côtés…  La balle a fait le tour de la classe, tous les élèves ont pu jouer avec !

Le passage de l’écoute des rythmes obtenus par chacun à la découverte de l’œuvre de Mondrian fut un régal ! Les idées fusaient :

- « c’est une danse de petits carrés colorés »
- « c’est comme un morceau de musique… on pourrait presque l’interpréter avec notre balle de ping ! »
- « oui, c’est vrai les couleurs sont les sons ! ».

Grâce à cette rupture et le recours à ce que l’on pourrait appeler leur « intelligence du cœur », nous eûmes matière à travailler, peindre et échanger sur l’art contemporain, pendant plusieurs séances, avec intérêt et motivation !

PS : je vous transmets « boogie woogie » par courriel car je ne peux insérer cette reproduction de Mondrian directement en com. Amicalement. Ange….qui repassera prendre un café…sans sucre !"

broadway_boogie_woogie1 
                                                          Broadway boogie woogie, Mondrian *
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Commentaires
C
C'est avec plaisir, les photos ont moins de valeur que les émotions.
P
Merci, vraiment merci pour toutes ces photos que tu m'as fait parvenir. Tu ne peux pas savoir comme cela peut faire du bien... c'est complètement idiot, mais c'est un peu comme retrouver une partie de soi, avoir quand même l'impression qu'on a vécu même pendant une période difficile de sa vie; Merci beaucoup. Bisous Phi
C
Bon titre pour un billet, non ? <br /> <br /> Mais cette constatation apparaît d'évidence : on ne reconnait encore que trop peu, et du bout des lèvres, l'expérience... encore moins les dons et aptitudes particuliers. Il faut que tout un chacun entre dans le moule commun, que tout soit bien formaté, qu'aucune tête ne dépasse du rang ! Parallèlement, on réclamme une polyvalence qui, le plus fréquemment, s'accompagne d'un refus manifeste de reconnaissance...
P
ça c'est de l'art dans tous les sens du mot... de l'art de l'enseignement... seul truc qu'on ne demande pas à un enseignant, seul truc qu'on doit avoir "en soi"... et seul truc dont tout le monde se moque bien dans la formation des enseignants: vérifier la capacité de l'enseignant à "rebondir"...comme une balle de ping pong... tout en rsetant dans son sujet. C'est un art, c'est pour moi le seul moyen d'intéresser vraiment, cela dans toutse les matières! on peut toujours se rattacher à un petit truc, de façon très naturelle et sans que cela tombe comme un cheveu dans la soupe. Mais c'est un art... et on ne demande actuellement aux futurs enseignants... que des diplômes, et encore des diplômes... comme pour les petits juges... on verras bien ce que tout cela donnera plus tard... j'en ris et j'en pleure d'avance. Bisous Phi
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