Jean-Claude Casadesus et l'Orchestre National de Lille

Appelé pour reprendre la direction de l'Orchestre National de l'O.R.T.F., dont l'Etat a programmé la disparition, Jean-Claude Casadesus (né en 1935 d'une famille d'artistes*) a pour ambition de faire vivre sa formation et de reclasser ses musiciens. en 1975, il rencontre Pierre Mauroy et lui fait part d'un projet dynamique qui séduit immédiatement le maire de Lille... et, derrière lui, le Conseil Régional.

Les progammations symphoniques sont alors des plus rares...Il existe pourtant un potentiel phénoménal dans le Nord de la France, culturellement sinistré.

Comment rester insensible à cet homme qui pense que chacun possède "un droit à l’émotion" et s'investit en faveur de tous ceux qui pensaient ne pas y avoir droit !

Il s'emploie à "porter la musique partout où elle peut être reçue".

L'Orchestre National de Lille * naît en 1976 et s'installe au Nouveau Siècle.

Sous la houlette de Casadesus, les 99 musiciens offrent une palette variée : concerts symphoniques, musique de chambre, prestations lyriques et s’attaquent volontiers au répertoire de Verdi, notamment avec le « Bal masqué ».

Il travaille lors de la troisième version de cet opéra avec Daniel Mesguich, alors en poste à Lille (au théâtre de "La Métaphore").

Les deux hommes avaient déjà travaillé ensemble, à l’occasion du « Roi David » d’Arthur Honneger et des « Mariés de la tour Eiffel » en hommage à Cocteau.

Casadesus est assurément ecclectique : il ose proposer Verdi après un concert de Michael Nyman pour l’arrivée à Lille du TGV et présente un « Sacre du printemps » après un travail avec William Sheller. Sans cesse, ces propositions, ces rencontres avec le public résultent de choix, d'esthétiques personnelles...

Jean-Claude Casadesus, avec l’O.N.L., a mené une carrière internationale qui vaut désormais label de qualité. Longtemps, à titre personnel, il s'est même interdit de répondre à des sollicitations extérieures, pour installer profondément son oeuvre et sillonner la région Nord /Pas-de-Calais, hors des lieux sacralisés.

Il porte ainsi la musique au coeur de l’entreprise, de l’hôpital, de l’école ou de la prison.

Son but permanent ? Amener les gens à venir aux concerts.

Et ils viennent, et ils se fidélisent !!!

L'O.N.L. sort également de son cadre régional, pour se produire sur quatre continents et visiter une trentaine de pays...

A son registre, on totalise vingt-trois enregistrements discographiques.

Cette année, nous fêtons le trentième anniversaire de cette prestigieuse formation.

Merci monsieur Casadesus !