Vol d'oeuvre d'Art

Rien n'est impossible à voler : nous en voulons pour preuve la disparition, le 15 décembre dernier, d'une sculpture monumentale en bronze d'Henry Moore *, au siège de la Fondation (implantée à l'Ouest de Londres).

Qui a eu l'audace d'enlever cette oeuvre pesant près de deux tonnes et demi ?

Les caméras de surveillance prouvent que l'opération s'est déroulée en dix minutes. Sacrée préparation ! Le visage masqué, trois malfrats se servent d'une grue pour enlever ce bronze haut de 2 mètres et large de 3,60 mètres.

Leurs deux véhicules (dont une remorque avec plateau) ont été volés une heure avant le casse. Les vingt-cinq policiers affectés ne sont toujours pas parvenus à résoudre l'énigme de ce vol. Avec une absence officielle d'indices majeurs (empreintes digitales et traces d'ADN), le forfait semble bien devoir être imputé à des professionnels relevant du grand banditisme.

Le site semblait pourtant imprenable, avec de lourdes grilles, des alarmes sophistiquées reliées au siège de la Herdfordshire Police *. Les bandits savaient en revanche pertinamment que ce jour-là le bronze revenait d'une exposition au Brésil et qu'il avait été déposé hors de l'enceinte.

Plusieurs pistes sont envisagées :

- revente au poids du bronze

- dépose clandestine dans une collection privée

- demande de rançon

"Importante sans être célèbre, la sculpture en question, réalisée en 1970, est représentative d'une phase de transition dans l'oeuvre de Moore, lors qu'il est passé du style semi-abstrait au genre figuratif. C'est d'autant plus consternant que son appel est universel" précise le conservateur de la Fondation Moore *, David Mitchinson. Ce vol aura des conséquences négatives sur la politique de prêts instaurée par l'établissement. "Nous devons être capables de déplacer les sculptures rapidement pour les transporter. Si elles sont vissées dans un musée, cela réduit notre marge de manoeuvre". 

Faut-il également supprimer les installations en extérieur ? Comme nombre de créateurs, Henry Moore pensait que les sculptures y habitaient mieux l'espace et qu'elles communiquaient ainsi plus facilement avec le public.