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9 novembre 2005

Wilfred Owen, le soldat poète

Wilfred Edward Salter Owen, est né le 18 mars 1893 à Owestry, en Grande -Bretagne...

Il meurt à la tête de son peloton, le 4 novembre 1918, lors du franchissement du canal de la Sambre, à Ors (dans le Cambraisis)... exactement sept jours avant la signature de l’armistice (un symbole ?) ; il avait 25 ans...

De son vivant, seuls quatre de ses poèmes ont été publiés. Et pourtant, avec les poèmes de guerre, composés de janvier 1917 à novembre 1918, il est clair que c’est d’un grand écrivain qu’il s’agit : poète bien sûr de l’indignation mais surtout de la compassion, non pas tellement de la révolte et du cri.

Il y a dans ses vers une extraordinaire capacité de rendre sensible le tragique et le misère des hommes pris au piège de la guerre. Au cœur des orages de feu et de fer, il y a cette voix fermement attentive à la très forte et délicate présence des sentiments les plus humains, et qui sait rendre le pathétique de cette présence-là. Les poèmes de guerre d’Owen constituent l’hymne à la paix d’un qui est sans doute mort pour rien.

Benjamin Britten, dont on sait qu’il fut un pacifiste convaincu, ne s’y est pas trompé, il a intercalé dans le texte latin de son War Requiem les vers parmi les plus beaux et les plus poignants de ce très jeune et déjà très grand poète.

Alors Abraham se leva, et fendit le bois, et alla,
Et il prit avec lui le feu, et un couteau.
Et comme ils séjournaient tous les deux ensemble,
Isaac, le premier-né, parla et dit : “Mon Père,
Vois les préparatifs, le feu et le fer,
Mais où l’agneau de cet holocauste ?”
Alors Abraham lia l’enfant avec ceintures et sangles,
Et là fit parapets et tranchées,
Et brandit le couteau pour tuer son fils.
Et voici qu’un ange depuis le ciel l’appelait
Disant : “N’étends pas ta main sur l’enfant
Ni ne lui fais rien. Vois ce bélier,
Pris par les cornes dans un buisson :
Offre le Bélier d’Orgueil plutôt que l’enfant.”
Mais le vieillard n’en fit rien et tua son fils,
Et avec, un par un, la moitié des enfants d’Europe.

Poème incéré dans le War Requiem
traduction : Emmanuel Malherbet, Alidades 1995

owen

Wilfred Owen

http://users.fulladsl.be/spb1667/cultural/owen.html

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