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...avec ou sans sucre ?
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21 septembre 2006

Eureka... j'ai compris !

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La saupe (Sarpa salpa) est l'un des poissons méditerranéens favoris de Catherine... C'est vrai que nous avons pu l'observer de près sur la côte catalane, et que cet animal présente un profil hydrodynamique intéressant. Nous l'avons vu sous son meilleur jour, explo après explo...

En moyenne, ce poisson mesure une trentaine de centimètres mais peut atteindre jusqu'à 50 cm. Son corps fuselé est ovale, allongé et comprimé latéralement. Son museau est court, pointu et sa bouche petite. La nageoire caudale est échancrée. La saupe est gris-bleuâtre avec dix à onze lignes horizontales de couleur jaune-or. Ses yeux sont également jaunes comme ses nageoires.

A la base de ses pectorales, elle présente une petite oscule noire. Grégaire, elle vit en banc et se nourrit d'algues. Les juvéniles mangent en revanche de petits crustacés. Elle évolue au-dessus des fonds rocheux ou sableux couverts d'algues ou de posidonies.

En Méditerranée et en Atlantique, on la rencontre depuis la surface jusqu'à plus de vingt mètres de profondeur ; elle fréquente les côtes depuis l'Afrique du Sud au Golfe de Gascogne.

Est-ce pour tout cela que Catherine aime les saupes ? Bon sang, mais c'est bien sûr !!! Je viens de réaliser, en définitive la raison profonde de cette attirance. Jugez plutôt les informations livrées par le Professeur L. de Haro, du Centre Anti-Poisons (avec un seul "s") de Marseille :

La saupe est un poisson hallucinogène (et toxique, donc) !

Il existe effectivement plusieurs espèces de poissons herbivores ayant entraîné des syndrômes hallucinatoires et d'autres même, des intoxications plus graves (mortelles en certains cas). Ce type d'intoxication appelé Ichthyoalleinotoxisme, concerne essentiellement des poissons des récifs se nourrissant d'algues (comme les zooxanthelles) et de débris organiques. Les zones concernées intéressent l'océan Indien, notamment Maurice ou l'Afrique du Sud, et l'océan Pacifique. Dans cette dernière zone, les micronésiens utilisent l'activité hallucinogène de ces poissons lors de rites religieux.

Parmi les poissons susceptibles de transmettre leurs toxicité notons les mulets (mugilidés), les rougets (mullidés), les poissons-lapins (siganidés), les saupes tropicales (kyphosidés), certains poissons chirurgiens (acanthuridés). Les trois premières familles comptent  également des représentants dans nos eaux territoriales avec, en Méditerranée, le sparidé Sarpa salpa.

Notons qu'en Méditerranée des ingestions volontaires de saupes, à des fins hallucinatoires recherchées, auraient été pratiquées par les Romain. Aujourd'hui, la saupe n'est guère plus consommée... sauf en France, en Israël et en Tunisie. Précisément, ces trois pays sont ceux où l'on décrit régulièrement des cas d'ichthyoalleinotoxisme méditerranéens.

Quelle que soit la région, les poissons ne présentent pas de risques toxiques toute l'année, mais seulement quelques mois ou quelques semaines. Ce phénomène conduit à suspecter le rôle de toxines  ingérées par ces poissons herbivores. De telles algues sont effectivement répertoriées qui pullulent à certaines périodes de l'année.

Dans le cas de la saupe, les intoxications surviennent lorsque le poisson pêché n'est pas immédiatement vidé de ses viscères contenant de grandes quantités d'algues.

Tableau clinique : dominé par des signes neurologiques centraux. Deux heures environ après ingestion, les patients présentent vertiges, troubles de la coordination, perturbations de la sensibilité thermique au niveau buccal et pharyngé, cauchemars, puis hallucinations visuelles et auditives, délire et agitation. Des troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales) sont possibles, mais modérés et peu fréquents.

Les signes durent en moyenne 24 heures, et, lors du retour à la normale, plusieurs cas d'amnésie post-événementielle ont été collectés.

Certains ont abondamment consommé des saupes sans jamais se douter de quoi que ce soit. Il est vrai que la tradition populaire implique sagement de vider les saupes de leurs volumineuses entrailles dès leur sortie de l'eau !

Il n'existe pas de traitement spécifique, et l'essentiel de la prise en charge consiste à éviter tout comportement auto ou hétéro agressif lors des hallucinations qui sont vécues par les patients comme des phénomènes très désagréables (animaux monstrueux, impression de mort imminente).

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Commentaires
J
salut c'est grace à une intoxication par des saupes que je viens d'aboutir sur ce site<br /> <br /> merci pour ces explications.<br /> <br /> l'ayant subit , je peux dire que c'est terrible
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