Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
...avec ou sans sucre ?
...avec ou sans sucre ?
...avec ou sans sucre ?
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 82 513
8 janvier 2006

Dieu, un président inscrit dans l'Histoire

10 Mai 1981... Sacrée journée ! Ben oui, normal, puisque c'était Mon anniversaire !!! Il a été fêté très dignement cette année là... Le monde qu'il y avait dans les rues !!! Quel souvenir... Quel esprit chagrin a dit que ça n'était pas pour moi ? Mauvaise langue, vas !

Issu d'une famille gaulliste, pas très militante, mais avec certaines sympathies marquées pour Raymond Barre (à l'époque), je me démarquais singulièrement de mes parents : le vilain petit canard avait des idées gauchistes... Ce contestataire boutonneux vitupérait volontiers l'ordre établi. Et que je te militais en faveur des radios libres, et que je te portais les badges de SOS Racisme...Ou que je m'obstinais dans l'hostilité à l'encontre de l'utilisation de l'atome à des fins civiles et militaires( nucléaire, non merci ! ); voire "anar", car lecteur prosélyte de Bakounine et de Proud'hon. "La propriété, c'est le vol", comme j'aimais à le claironner, porté par ma jeunesse ! Quant à l'armée... n'en parlons pas ! Et Viva el Costa-Rica !

1981. Première année de fac (voila ce que c'est que de prendre des chemins de traverse) et, ce soir de Mai, avec mes camarades étudiants (poil aux dents) j'étais dans la rue... Clameurs et cris de joie... arrosés de Jenlain.

Je me souviens de ce prof très estimé dont, l'année précédente, j'avais suivi en Belgique l'enseignement, et que je retrouvais attablé à une terrasse de café.

Il était venu "voir cette liesse" et "prendre la température" (ses paroles sont encore gravées dans ma mémoire) ! C'était un évènement...

C'était L'Evènement !

La Gauche, enfin, revenait au pouvoir après trente-cinq ans d'absence... pour ne pas dire plus ! L'alternance était là, enfin, et avec elle soufflait un vent de Liberté, chèrement conquis par les urnes.

Quelques temps après, j'apprenais l'entrée de mon oncle et parrain (qui oeuvrait alors aux côtés d'Edmond Maire) au ministère du Travail (comme technicien et conseiller), dans le gouvernement que préside Pierre Mauroy, maire de Lille ! Gloire familiale...

Et ce premier ministre ? De notre région ! Cet homme que j'ai vu de près, appareil photo en main, lorsque je "couvrais" en tête de cortège la grande manif des sidérurgistes à Valenciennes, quelques années plutôt...

Et un vrai ministre des Finances, remarquablement humain avant d'être Grand Argentier, en la personne de Jacques Delors...

Parallèlement, ma grand-mère s'inquiète : ne va-t-on pas sombrer dans le chaos et "voir les chars soviétiques" déferler sur Paris ? Les capitaux ne vont-ils pas passer la frontière suisse et consommer la ruine de la Nation ?

Et voilà que Mitterrand, artisan de la victoire, fait courageusement voter l'abolition de la peine de mort... Comment ne pas s'enflammer pour le personnage !

Nous n'avions pas encore l'âge de tuer le père, de réclamer -à juste titre- un "droit d'inventaire"...

Ce qui n'empêche d'avoir pour intime conviction que ce président était un grand homme, avec un véritable dessein pour le pays, en dépit de toutes les controverses (dès 1989, avec sa réaction frileuse lors de la chute du mur de Berlin) !

Il faut également se souvenir de François Mitterrand et d'Helmut Kohl, à Verdun, main dans la main ; rendre à César ce qui lui revient de droit !

De quoi effacer ces clichés où on voit notre futur président en compagnie du sinistre Bousquet ; ceux où il se trouve en première ligne avec les Croix de feu lors des manifestations du 6 février 1934, avec Pétain...

Beaucoup ne se sont-ils pas fourvoyés durant cette période ? Ou ont tenté de se justifier, après coup ?

Comment ne pas se montrer sensible aussi à la facette subjugante de l'intellectuel, de l'Homme de Lettres ? De celui qui a su ouvrir une voie royale à Jack Lang, celui qui a voulu le remodelage du Louvre, choisi le projet de l'Arche de la Défense, de la TGB, de l'Opéra-Bastille...

De cet homme qui appréciait la compagnie des artistes (sans se limiter au music-hall...) mais qui aimait aussi les ortolans (ce qui est plus contestable que la tête de veau !). Qui s'interrogeait sur lui même, sur la vie, sur la mort et qui voulait se connaître pour mieux connaître le monde...

Qu'il soit donc pardonné pour ses erreurs et ses errements, même s'il n'a pas su intervenir positivement au Rwanda, même s'il a validé le torpillage du "Rainbow Warrior" ou ordonné les écoutes téléphoniques.

Avouons-le, sans chercher à en faire un esprit tutélaire paré de toutes les vertues : il manque  bel et bien dans le paysage politique actuel un homme de son envergure, capable d'affronter des sujets de société, brûlants et délicats... en dehors de ceux produits par l'Histoire récente.

Homme d'une Vème République désormais totalement dépassée, il mérite indéniablement notre estime !

Il fait encore cruellement défaut, celui ou celle qui -sans populisme ni démagogie- s'investira (en 110 propositions ?) pour :

- donner aux homos le droit de se marier et d'avoir des enfants

- donner le droit de vote aux immigrés aux élections municipales

- dépénaliser l'usage du pétard

- offrir aux personnes en fin de vie la possibilité de mourir dignement

- renforcer les moyens de l'Education Nationale tout en "dégraissant le mamouth" avec diplomatie

- procurer un logement et un travail pour tous

- assurer la parité homme / femme quelque soit l'origine l'emploi, le salaire, les responsabilités

- offrir la sécurité à tous et à chacun, sans délire sécuritaire...

- engager résolument la France sur la route des énergies renouvelables

- faire du principe de précaution la règle n° 1 pour l'emploi des O.G.M.

- inciter à renoncer à la dette des pays les plus défavorisés

- oeuvrer pour un développement et un partage équitables des richesses

- militer pour le maintien et le renforcement des services publics (dont, en priorité, le secteur hospitalier)

- se mobiliser pour rendre l'accès à la culture possible, au plus grand nombre

...

Un homme qui...

Dis, Ségolène ? C'est quoi ton programme ???

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité