CHAUD...

Chaud comme la musique.

Nous avons eu le plaisir d'assister, à l'Opéra de Lille, à une prestation du Concert d'Astrée * (lauréat, notamment, des Victoires de la Musique 2003), dirigée par Emmanuelle Haïm.

Ce groupe d'artistes en résidence est très original : il se compose quasi à parité de femmes et d'hommes... Et sa direction musicale est assurée par un Chef d'autant plus épanouie qu'elle se trouve enceinte ! On a le sentiment qu'elle fait corps avec le groupe, animé d'une forte cohésion... Tout le contraire d'un routier au volant d'un poids lourd... Un mot peu qualifier cet ensemble : Egrégore !

Au programme, en première partie tout d'abord, des oeuvres de Johann Sebastian Bach * (1685 - 1750), avec :

Concerto en ré mineur pour deux violons et cordes (BWV 1043, pour les puristes)
Messe en si mineur (BWV 232), deux airs pour alto (dont un remarquable Agnus Dei)
Concerto en la majeur (BWV 1055) pour hautbois et cordes
Cantate : Mon coeur baigne dans le sang (BWV 199), pour soprano

A la reprise vint l'apothéose... avec Giovanni Battista Pergolesi * (1710 - 1736) et une seule et unique oeuvre, le célèbre : Stabat Mater *, pour soprano, alto et cordes

Si Bach détient, avec Mozart, la préférence dans nos coeurs de petits mélomanes à peine dégrossis, nous devons avouer le plaisir que nous avons pris à l'audition de cette seconde partie...

De manière générale, nous avons apprécié la chaleur apportée par le hautbois d'amour de Patrick Beaugiraud. Les violons ne sont pas demeurés en reste, il faut leur rendre cette justice, tout comme le clavecin, dont l'emploi apparait sans doute mieux adapté ici que le piano. La qualité de la prestation doit aussi beaucoup aux voix sublimes de Barbara Bonney, soprano et de Alice Coote, mezzo-soprano ! Nous avons le sentiment qu'elles ont donné le meilleur d'elles même.